Point de vue n° 047
Terre-de-Haut, Site classé du Pain de Sucre, Rue du Bois Joli (97137)
Mots clés
Unité paysagère
Terre-de-Haut et les îlets
Typologies spatiales
Reliefs et massifs forestiers, Espaces urbains, Espaces littoraux
Thématiques
Dynamiques de l’interface périurbaine, Sites emblématiques et remarquables, Dynamiques de l’interface littorale
Intentions photographiques
La présence de ce casque négligemment accroché au frêle montant d'un portillon en bois est anecdotique. La fenêtre paysagère sur le site dit du "Pain de sucre", perçu depuis l'espace public, est elle rare.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Vue plongeante sur le Pain de Sucre
Cette belle fenêtre sur la route de Bois Joli donne à voir le relief si singulier du Pain de Sucre, mais aussi l’Ilet à Cabrits et en arrière-plan, dans la brume, la Basse-Terre. C’est une occasion rare d’avoir une vue plongeante sur le Site Classé du Pain de Sucre, plus fréquemment photographié depuis la petite anse à ses pieds, ou depuis la mer, pour les passagers de la navette entre Terre-de-Haut et Terre-de-Bas.
Sur ce panorama patrimonial, on peut regretter la cacophonie des réseaux aériens et le manque d’intégration des coffrets d’eau potable. On pourrait donc mieux faire, pour plus de qualité paysagère aux abords du Site Classé, d’autant plus que l’ensemble de la commune est couvert par un Site Inscrit. Pour autant, en 2016, cette vue avait quelque chose d’authentique, de pittoresque, une ambiance un peu naïve propre aux îles de la Caraïbe, et dans cette composition encadrée par la végétation, on pardonnerait presque les lacunes dans le traitement des réseaux.
Hélas, la végétation du bord de route a beaucoup souffert lors du cyclone Maria en septembre 2017 et elle n’encadre plus la fenêtre visuelle originale. Certes, la vue est plus dégagée, mais elle a perdu en qualité. La profondeur de champ est moins perceptible sans la végétation et les jeux d’ombre et de lumière du premier plan ; le panorama est plus plat. Hier pittoresques, les fils électriques prennent un caractère inquiétant, accrochés à ce poteau qui penche dangereusement désormais. Le casque accroché au petit portillon de bois n’est plus là, peut-être rangé sous la selle du scooter…
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
avril 2020