Intentions photographiques

Depuis ce point haut, le site classé de la Pointe des Châteaux donne à voir son littoral nord. La Grande saline succède aux petites salines et l'on devine, à l'arrière-plan, le champ d'éoliennes de Fond Caraïbe.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère

Au pied de la croix

« Vue sur l’Anse des Châteaux et la Grande Saline depuis le pied de la croix de la Pointe des Colibris » : nombre de personnes à travers le monde ont cette photo dans leur album de souvenirs, parce qu’ils vivent (ou ont vécu) en Guadeloupe ou parce qu’ils y ont passé quelques jours de vacances.

Entre 2016 et 2018, le site semble immuable. Tant mieux ! C’est précisément l’objectif de la protection de Site classé mise en œuvre ici depuis 1997 : préserver les traits identitaires du paysage qui fondent le caractère pittoresque du lieu où se pressent tant de visiteurs chaque année.

Évidemment, la Pointe des Châteaux est identifiée comme un site remarquable selon l’Atlas des Paysages de Guadeloupe et le point de vue de la photo y est jugé patrimonial. De là, on peut dresser la revue complète des îles de l’archipel : la Grande-Terre bien-sûr, ainsi que la Désirade, en ligne de mire des « châteaux », mais aussi Petite-Terre, Marie-Galante, les Saintes et la Basse-Terre. La Pointe des Châteaux est un trait d’union entre les îles, notamment vers la Désirade, et l’océan qui les sépare, même agité, prend une dimension de mer intérieure, reliant les pièces d’un même puzzle-archipel.

La lumière et la houle participent grandement à la variation des perceptions que le visiteur peut avoir du site, parfois plombé sous le soleil au zénith, comme immobile, parfois baigné de teintes ocres ou roses dans les lueurs du soleil levant ou couchant, parfois encore, sauvage et impétueux sous un ciel sombre et sous les coups de boutoir des vagues puissantes d’une houle déchaînée. Autant de raisons de (re)venir admirer les paysages de la Pointe des Châteaux.

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020

Localisation