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OPP Archipel Guadeloupe Observatoire photographique des paysages de l’archipel Guadeloupe

OPP Archipel Guadeloupe
République Française

Veille photographique de la dynamique des paysages emblématiques, exceptionnels et quotidiens de l’archipel de la Guadeloupe

Sainte-Anne, Plage de la Caravelle (97180)

Mots clés

Unité paysagère

Plateaux de l'est Grande-Terre

Typologies spatiales

Espaces littoraux

Thématiques

Dynamiques de l’interface littorale, Zones d’activités économiques, touristiques et commerciales

Intentions photographiques

Prise aux abords directs de la célèbre plage de la Caravelle à Sainte-Anne, l'objet principal de ce point de vue est de veiller à l'évolution du trait de côte dont le recul est, de toutes évidences, déjà à l'oeuvre.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère


La plage de la Caravelle va-t-elle disparaître ?

La plage de la Caravelle, une des plus mythiques de l’archipel guadeloupéen, consacre l’expression du paradis originel que l’on vante dans les guides touristiques des Caraïbes. Plage de sable blanc immaculé, cocotier bienveillants, lagon turquoise.

Elle n’en reste pas moins en danger et risque de disparaître rapidement...

Cette série de prises de vue sur l’accès à la plage de la caravelle est en effet bien symbolique du rapport entre les activités humaines et les évolutions du littoral.

Point de tension extrême entre terre et mer, la plage est le lieu de toutes les convoitises foncières et touristiques. Cette interface que l’homme souhaite figer et corseter de clôtures, de constructions, de digues se révèle indomptable, mouvante au gré des évènements climatiques extrêmes. Le rivage en Guadeloupe est devenu le lieu d’expression le plus marquant du changement climatique où l’impact des activités humaines distantes de plusieurs milliers de kilomètres se font de plus en plus ressentir : augmentation du niveau de la mer, intensification des évènements climatiques violents, échouages massifs d’algues sargasses. Des causes éloignées qui nous rappellent que tout sur cette petite planète est étroitement interconnecté et que notre maîtrise des éléments reste bien précaire. Saurons-nous faire preuve d’humilité et de sagesse en composant harmonieusement avec la nature en préservant nos rivages, en réduisant notre impact sur l’environnement ?

L’avenir nous le dira, mais il faut constater avec optimisme la prise de conscience croissante des nouvelles générations des enjeux environnementaux, ce qui laisse espérer des lendemains qui chantent.

Olivier VAN POUCKE,
paysagiste-conseil de l’État
juillet 2020


Le changement climatique : une réalité

L’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère dûe aux activités humaines (majoritairement du dioxyde de carbone, suite à la combustion des énergies fossiles et à la déforestation) est la cause de l’état de déséquilibre énergétique dans lequel se trouve la Terre : elle renvoie moins d’énergie vers l’espace qu’elle n’en reçoit du Soleil. De la chaleur s’accumule donc dans le système climatique et la Terre se réchauffe. On estime que, sur les cinquante dernières années, 93 % de cet excès de chaleur sont stockés dans l’océan. Conséquence directe du réchauffement de l’océan, ce dernier se dilate, le niveau de la mer monte.

Pour certains, encore trop nombreux, les évolutions climatiques ne sont que littérature et fantasmes de scientifiques. Hélas, c’est une réalité que les îles de la Caraïbe, qui devraient subir de plein fouet les conséquences de cette situation avant de nombreux autres pays selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat).

La mer est calme, les fonds marins peu profonds, et pour autant le trait de côte recule. Inexorablement, les cocotiers vont se retrouver dans l’eau. L’un est déjà couché dans la mer, d’autres devraient prochainement suivre… Une barrière en bois canalise les promeneurs afin qu’ils ne fragilisent pas encore plus le trait de côte en y circulant, mesure dérisoire face à l’inexorable travail de sape de l’océan. On constate que la base du cocotier qui était à 60/80 centimètres de la mer en 2016 se retrouve deux ans plus tard les pieds dans l’eau quand d’autres ont disparu, que la barrière a été reculée de quelques mètres…

Autre fléau lié, lui aussi, aux activités humaines, est la présence récurrente depuis quelques années des sargasses qui viennent des côtes amazoniennes chargées en nutriments et polluants. Portées par les courants, elles dérivent jusqu’aux côtes des îles de la Caraïbe où elles s’échouent. Leur dégradation fait qu’au bout de quelques jours de fortes émanations de souffre et hydrogène sulfuré indisposent les usagers et habitants alentours.

Jean Christophe ROBIN,
urbaniste
avril 2020

Localisation