Point de vue historique

Analyse paysagère

Bienvenue à Terre-de-Haut !

Avec 87 escales programmées pour la saison 2019-2020, la Baie des Saintes est devenue la première destination de croisières en Guadeloupe. Si on y ajoute la quinzaine de rotations quotidiennes de navettes de passagers au départ des différents ports de Guadeloupe, on prend conscience du nombre de personnes qui arrivent à Terre-de-Haut chaque jour durant la haute saison touristique. La commune est ainsi passée d’une économie essentiellement basée sur la pêche dans les années 1950-60 à une économie centrée principalement sur le tourisme aujourd’hui. L’embarcadère de Terre-de-Haut est devenu surtout le « débarcadère » des touristes.

Malgré cette mutation profonde, la place de l’embarcadère n’a pas changé tant que ça depuis le début du 20e siècle, date de la photo historique. Certes, l’appontement a été nettement agrandi, en longueur comme en largeur, pour permettre l’accostage de plusieurs bateaux simultanément ; le revêtement minéral de la place a aussi été étendu pour faciliter les allers et venues de la foule aux heures d’affluence. Pour autant, les dimensions de la place sont restées les mêmes ; sa vocation piétonne perdure ; le statuaire trône toujours au milieu ; les arbres ont été remplacés mais ils assurent toujours la même fonction et une structuration identique de l’espace.

Malgré son traitement moderne, le paysage urbain garde ainsi une partie de son âme d’antan, dans une certaine simplicité et sobriété, avec un souci de soin dans le traitement de l’espace et de qualité d’accueil du visiteur. Le succès touristique de l’île passe aussi par là. Cet effort qualitatif dans l’aménagement et la gestion de l’espace public est largement incité par la procédure de Site Inscrit qui concerne toute la commune de Terre-de-Haut depuis 1986, 5 ans avant la création du Site Classé de la Baie de Pompierre et du Pain de Sucre. Et cela peut passer par des choses simples, à l’instar du déplacement judicieux des conteneurs de tri sélectif des déchets qui nuisaient à la qualité du paysage de la place de l’embarcadère avant 2018.

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
avril 2020

Localisation