Point de vue n° 069
Pointe-à-Pitre, Mortenol (97142)
Mots clés
Unité paysagère
Agglomération urbaine Pointe-à-Pitre/Abymes
Typologies spatiales
Espaces urbains
Thématiques
Rénovation, réhabilitation urbaine, Infrastructures de déplacement, Affichage publicitaire, signalétique, réseaux aériens
Intentions photographiques
Ce point de vue se situe à la limite exacte des quartiers de Mortenol (Pointe-à-Pitre) et Boissard (Les Abymes). Les formes spatiales en présence permettent une évocation de l'histoire des lieux : grands collectifs avec couleurs défraichies et aux façades recouvertes de paraboles sur la gauche de l'image ; et sur la droite : piles en béton de l'ancien Pont Matelot évoquant le canal qui marquait la limite sud-ouest de Boissard (site objet aujourd'hui d'un réaménagement paysager récent susceptible d'apparaître au fil des rephotographies ?).
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
(point de vue non reconduit en juillet 2021, masqué par la présence du conteneur apparu en 2018 et toujours présent)
Analyse paysagère
Dans le dos de la ville
Un canal coulait ici autrefois. Ceinturant la ville de Pointe-à-Pitre sur sa frange Nord, ce canal permettait le drainage de ces anciennes terres marécageuses, depuis le morne de l’hôpital jusqu’à la mangrove de Grand Camp. Cet ouvrage, aujourd’hui enterré, marque la limite administrative entre les communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes. Les deux colonnes, un peu cachées dans la végétation en 2016 et plus visibles sur la droite de la photo en 2018, soulignaient l’entrée d’un des ponts qui enjambaient alors le canal.
Adossée à l’ancien canal, cette façade du quartier de Mortenol a toujours été une face arrière de la ville. La profonde transformation urbaine de Boissard (plus grande RHI d’outre-mer), de l’autre côté du canal, n’y a rien changé. Le point de vue nous montre ainsi un grand vide urbain, au pied des barres de logements collectifs de la première rénovation urbaine de Pointe-à-Pitre dans les années 1970 ; un grand délaissé entre la ville et l’ancien canal. La vocation de l’espace n’y est pas clairement définie et les usages spontanés y sont variés : stationnement, vente ambulante, stockage de conteneurs (comme le prouve la photo de 2018), etc. Le grand projet urbain qui doit redessiner Mortenol se fait encore attendre.
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
avril 2020