Intentions photographiques

Évocation du paysage quotidien d'une exploitation agricole par la succession au premier plan d’un champs de christophines, d'un bâtiment d'habitation dans le plan médian et au-delà d'un versant cultivé qui semble plonger dans la mer.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère

Au cœur du patchwork agricole de Montval / Saint-Robert

Le climat de la Côte-sous-le-Vent est sec, en grande partie à cause de l’effet de Foehn : poussées par les alizés dominants de secteur Est, les masses d’air humide venues de l’océan s’accumulent sur les pentes du massif de la Basse-Terre, occasionnant d’importantes précipitations sur les hauteurs de la Côte-au-Vent ; c’est donc de l’air nettement plus sec qui redescend sur l’autre versant du relief, en Côte-sous-le-Vent. Plus les sommets sont hauts, plus cet air est chaud et sec ; le climat du secteur Baillif / Vieux-Habitants est ainsi le plus aride de la Basse-Terre, particulièrement sur le littoral.

Il faut prendre de l’altitude pour s’affranchir un peu de la sécheresse du climat, monter sur les hauteurs forestières où se sont développées de grandes Habitations coloniales autrefois, productrices de café, de cacao, de vanille et de fruits en tous genres. Le Domaine de Vanibel, tout près du lieu de la photo, est un témoin de cette époque. Malgré la fin des grands domaines agricoles de la Côte-sous-le-Vent, les hauteurs de Baillif et de Vieux-Habitants sont restées largement cultivées, à mi-pente, entre les secteurs urbanisés plus bas et les reliefs forestiers plus haut. Il s’agit le plus souvent de petites parcelles, avec des cultures très variées, allant du maraîchage à la production d’agrumes, en passant par une tradition bien ancrée d’arbres fruitiers. Il en résulte un joli patchwork agricole, typique de cette région de l’archipel (voir photo ci dessous).

Le Marché des Mornes, qui se tient chaque semaine à Baillif, est alimenté en grande partie par les productions de ce secteur.

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
avril 2020

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