Point de vue n° 013
Capesterre-Belle-Eau, Marquisat, Avenue Paul Lacavé (97130)
Mots clés
Unité paysagère
Plan incliné de la Capesterre
Typologies spatiales
Espaces urbains
Thématiques
Dynamiques de l’interface périurbaine, Infrastructures de déplacement, Affichage publicitaire, signalétique, réseaux aériens
Intentions photographiques
"Les formes spatiales urbaines sont des objets spatio-temporels provenant de passés divers, qui s'inscrivent dans l'espace de la ville, placé toujours dans le présent." Cette citation de la chercheuse brésilienne Maria Luiza Carrozza propose ici, peut-être mieux qu'ailleurs encore dans l'itinéraire de l'Observatoire, un juste écho à mes intentions photographiques.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Palimpseste
La quatrième dimension s’invite dans le visible.Tout est là ! Synthèse de l’histoire au présent, de ce qui passe, ce qui persiste et ce qui s’installe...
La composition est fascinante, car elle témoigne de ce qui rend complexe notre société : ses attentes, ses contradictions, ses regrets, ses aspirations…
C’est un défi que de résoudre l’équation du temps. Garder … mais garder quoi ? l’essentiel, l’important, ce qui est rare ou tout simplement ce qui a du sens ?
Il ne faut pas cesser de s’interroger sur la fabrique de notre paysage du quotidien, les choix opérés, l’invention rendue nécessaire pour donner cohérence à ce palimpseste et pour laisser construire ce qui n’est pas encore du patrimoine mais qui pourrait le devenir. C’est une responsabilité de continuer d’écrire, mais est-on assez vigilant ? Quelles créations de notre présent trouveront grâce aux yeux des prochaines générations ?
Enfin quoi ! Doit-on se résigner à ne pas hanter le paysage de notre futur ?
Association savoureuse : « … bref, les espaces se sont multipliés, morcelés, diversifiés. Il y en a aujourd’hui de toutes les tailles et de toutes les sortes, pour tous les usages et toutes les fonctions. Vivre c’est passer d’un espace à un autre, en essayant le plus possible de ne pas se cogner » Espèces d’Espaces. Georges PEREC
Yolande GUYOTON
Paysagiste Conseil de l’Etat
juillet 2017
Patrimoine en friche
Le monde moderne a créé la publicité car la compétition entre marques, entre entreprises est devenue féroce. Il est impératif d’être vu. Pour autant, même si le design est apparu aux mêmes époques, il est peu fréquemment mis en œuvre pour les totems publicitaires surtout ceux des pétroliers ! Dès lors ? ces totems ont un impact visuel très fort et sont en rupture totale avec leur environnement.
Dans le cas présent, on aperçoit surgissant de la végétation les restes de l’usine Marquisat. La fine architecture et calepinage des briques contrastent avec la forme rigide et peu harmonieuse du totem publicitaire. Que dire de l’architecture vernaculaire que représentent les deux cases en bois à l’abandon face à la station-service ?
Les restes de l’époque où l’industrie de la canne était florissante sont à l’abandon. D’ailleurs, au vu du manque d’entretien de ces bâtiments ? est-on encore dans le patrimoine ou dans la friche industrielle ? Dit autrement ? est-ce une évocation du passé pouvant être sauvée ou devant être démolie ?
Jean Christophe ROBIN,
urbaniste
avril 2020