Point de vue n° 033
Sainte-Anne, Mare de Pliane Gran Maison, Poirier (97180)
Mots clés
Unité paysagère
Grands-Fonds
Typologies spatiales
Espaces ruraux
Thématiques
Dynamiques de l’interface périurbaine, Rivières, ravines, étangs, mares, canaux, Agriculture et espaces vivriers
Intentions photographiques
Une douce lumière matinale baigne cette scène d'apparence parfaitement champêtre. Pourtant, au dos de la vue, de l'autre côté de la N4 qui longe la Mare de Pliane, se situe un magasin Leader Price… Nous sommes ici à moins de 10 minutes en voiture du centre de Sainte-Anne.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Mare trompeuse
A première vue, la photo semble illustrer le paysage paisible d’une belle mare dans son contexte rural, entre des bosquets et les prairies voisines, comme il en existe des dizaines d’autres à travers les plateaux de Grande-Terre. Mais le cadrage de la photo est (volontairement) trompeur car cette mare est en réalité située en bordure de RN 4, entre Sainte-Anne et Saint-François, juste en face de la zone commerciale très fréquentée de Pliane, au cœur d’un tissu périurbain dense (cf. ci-dessous et outil cartographique à droite par l'activation du zoom).
La grande prairie en arrière-plan va elle-même connaître un bouleversement : constructible selon le document d’urbanisme local, elle est destinée à accueillir bientôt une vaste opération immobilière de 6 ha, en périphérie des Grands Fonds, à 10 minutes à peine du bourg de Sainte-Anne. D’après le porteur de projet, la demande en logements neufs est forte sur ce secteur. Pour autant, le projet se veut ambitieux quant à la qualité de traitement de l’espace public, avec une vraie place pour la Nature en Ville. Ainsi, la percée visuelle en arrière de la mare devrait être préservée, sur le tracé d’une grande coupure verte au cœur du futur quartier. A voir…
Envahie par les laitues d’eau (Pistia stratiotes) en 2016, la mare semble s’assécher en 2018, laissant place aux plantes hygrophiles. Même si ce changement d’état peut inquiéter, il s’agit sans doute d’une variation normale du niveau de la mare, très sensible à l’intensité des précipitations, selon les saisons et les années, comme la plupart des mares de Grande-Terre et de Marie-Galante. On peut imaginer qu’elle sera à nouveau remplie la prochaine fois, lors de la reconduction des photos de l’observatoire. A surveiller tout de même, surtout dans le contexte périurbain du site.
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020