Point de vue n° 008
Trois-Rivières, Gros Morne Dolé, Chemin de Grand-fond (97114)
Date : 02/07/2016 à 17:30 - Campagne initiale
Auteur : Sylvain DUFFARD
Détails techniques15.9986 ° Nord
-61.666 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
200
11
149
Date : 11/10/2017 à 17:23 - Reconduction partielle post cyclone Maria
Auteur : Pierre de CHAMPS
15.9986 ° Nord
-61.666 ° Ouest
Nikon D750
Tamron SP 24-70 mm f/2,8 DiVC USD
35
400
80
11
149
Date : 03/07/2021 à 17:26 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9986 ° Nord
-61.666 ° Ouest
Fuji GFX 50R
GF 32-64mm F4 R LM WR
45
800
125
16
149
juin-juillet 2016
octobre 2017
juillet 2021
Mots clés
Unité paysagère
Terrasses du sud
Typologies spatiales
Reliefs et massifs forestiers, Espaces ruraux
Thématiques
Sites emblématiques et remarquables, Agriculture et espaces vivriers, Dynamique des espaces naturels
Intentions photographiques
La douce et belle lumière du soir permet ici de modeler la succession des reliefs, comme des haies agricoles.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
(point de vue non reconduit en juillet 2018, masqué par un rideau de végétation situé au premier plan)
Analyse paysagère
La sérénité à perte de vue
La sérénité et l’harmonie du plateau de Gros Morne Dolé, baigné par la douce lumière du soir, expriment toute la poésie d’un paysage rural un peu hors du temps, structuré par les lignes de force du relief (les pentes du Plateau Palmiste à gauche et les contreforts de la Madeleine à droite). En point de fuite de la perspective, se dressent les sommets patrimoniaux de la Citerne (reconnaissable à ses antennes-relais), du Pic de l’Échelle et de la Soufrière.
La magie de la photo réside dans sa capacité à capter la beauté d’un moment rare et donc précieux. Les reliefs en arrière-plan sont souvent perdus dans les nuages qui baignent la plupart du temps les hauts sommets de la Basse-Terre ; ce n’est pas le cas ici. De plus, la photo fixe l’attention de l’observateur sur un cadre précis, sans les « à côté », à commencer par la proximité de la RN 1 et de son trafic routier incessant, à seulement 200 m de là.
Et puis, la magie de la photo c’est l’immortalité de l’instant, replacé sur le fil du temps grâce aux reconductions de l’observatoire photographique des paysages. De cette manière, on peut mesurer la dynamique des paysages et en l’occurrence, celle de la déprise agricole, ici sur les hauteurs de Trois-Rivières.
Une prise de vue au même endroit, réalisée en juillet 2009 dans le cadre de l’atlas des paysages de l’archipel Guadeloupe (cf. ci-dessous), donne à voir un paysage agricole exploité, entre bananeraie et parcelles de pâturage. Cette activité est en recul et la pression de pâturage est moins forte. Il s’en suit une reconquête des prairies par la végétation ligneuse (souvent pionnière et allochtone), ce qui amène à la fermeture progressive de ces paysages ruraux. Cet enfrichement est particulièrement fort et rapide sur les zones perturbées et les franges, c’est ce qui a empêché la reconduction de ce point de vue en 2018, la végétation du premier plan faisant totalement obstacle.
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020
