Point de vue n° 096
Petit-Canal, Dadoud, Coulée de l'Anse des corps (97131)
Mots clés
Unité paysagère
Plateau de Sainte-Marguerite
Typologies spatiales
Espaces ruraux
Thématiques
Industries, carrières, énergie, Dynamique des espaces naturels
Intentions photographiques
Point de vue sur le parc éolien de Gros cap, situé sur la commune de Petit-Canal. Nouveau paysage de l'énergie.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Petites-filles de moulins à vent
Ce ne sont que de fines lignes verticales au-dessus de la végétation, et pourtant elles captivent le regard. Les éoliennes de l'Habitation Caraïbe, sur la côte Est de Petit-Canal, composent le plus important parc éolien de Guadeloupe.
Ce parc est en cours de « repowering » afin de remplacer la multitude de petites éoliennes à 2 pales (une originalité locale) par des machines moins nombreuses mais nettement plus puissantes (à trois pales). La prochaine reconduction de l’observatoire permettra ainsi de mesurer l'impact sur le paysage de cette nouvelle génération d’éoliennes, peut-être plus discrètes (moins de machines) ou au contraire plus prégnantes (machines plus grandes et plus massives, moins perméables au regard).
A bien y regarder, on croirait que les éoliennes flottent au-dessus de l’horizon. C’est en réalité une centrale photovoltaïque installée à leurs pieds. Le site de Dadoud en compte deux. On les voit plus ou moins bien en fonction de l’ensoleillement et de la couleur du ciel en arrière, comme les éoliennes d’ailleurs, pour les vues éloignées, depuis la Pointe de la Grande Vigie par exemple.
Le contraste apparent est fort entre ces technologies modernes et les fourrés secs des falaises ou les champs de canne ancestraux. Pourtant, tirer profit des énergies renouvelables que sont le vent et la lumière du soleil est une démarche qui se veut respectueuse de l’environnement et de la nature justement. Et sur le principe, les éoliennes ne sont pas si éloignées des anciens moulins à vent dont les ventres vides animent encore aujourd’hui les plateaux de Grande-Terre. Le jugement de cette intégration (ou confrontation) est donc très personnel : une grande balafre dans le paysage naturel pour les uns, une réinvention de l’identité paysagère des lieux pour les autres.
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020