Intentions photographiques

Tandis qu'un grain balaie l'horizon, au-delà des Saintes, la lumière est belle et puissante sur le littoral de Trois-Rivières. Cette portion du territoire, où les villas occupent une place privilégiée, aura probablement tendance à se densifier. Mais de quelle façon et à quel rythme ?
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère

Vue sur mer depuis balcon à Trois-Rivières

Les paysages de Trois-Rivières reposent sur les anciennes coulées de lave massive issues de la Madeleine, dessinant des terrasses successives au gré des pentes du relief. Nous sommes là au balcon d’une de ces terrasses, sur les hauteurs du Chemin Neuf, tout près de son embranchement avec la RN 1, perchés à 100 m au-dessus du Canal des Saintes sur lequel le panorama s’ouvre largement.

En face, de l’autre côté de ce bras de mer souvent agité, la silhouette ondulée de l’île de Terre-de-Haut se découpe sur l’horizon. Quand le temps est beau et clair, on peut voir la Dominique derrière (on la devine sur la photo de 2017). C’est là le charme de l’archipel, celui de Guadeloupe mais aussi plus largement celui des Petites Antilles : depuis chaque île on peut apercevoir les îles voisines, le panorama maritime est rarement vide.

C’est aussi ce qui rend les vues sur mer vivantes, jamais vraiment les mêmes, un jour dans le flou épais de la brume de sable, distinguant à peine la mer du ciel ; un autre sous un ciel bleu et limpide, le regard portant loin à l’horizon, caressant les silhouettes multiples des îles alentours dont on peut même saisir foule de détails et de couleurs. Tantôt c’est l’écran opaque d’un rideau de pluie qui nous isole sur notre bout de terre ; tantôt le ciel sombre menace mais ne cède pas, enveloppant le panorama dans une ambiance inquiétante autant que captivante, pour le plaisir du photographe.

Dans cet entrelac d’archipels, la vue sur mer devient un jeu, à la recherche des autres îles. Et quand finalement on se lasse, on peut encore scruter le moutonnement des vagues pour y discerner les cabrioles d’une baleine à bosse au terme de sa migration.

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020

Localisation