Intentions photographiques

Quel point de vue adopter pour observer le site classé des Falaises du Nord-Est de Marie-Galante dont les représentations photographiques sont légion ? Sans avoir aucune certitude, c'est un cadre faisant la part belle à la roche et à la végétation rase qui la recouvre (plutôt qu'à la part maritime de ce paysage) que j'ai choisi de retenir.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère

Ecotourisme sur les falaises

A en croire ces photos, les falaises sauvages du Nord de Marie-Galante ont peu changé entre 2016 et 2018. Loin de la pression urbaine, ce paysage est protégé par un Site Classé depuis 2004. Dans ce contexte, le constat de l’immobilisme est plutôt rassurant. Les quelques milliers de touristes qui viennent ici chaque année ne dénaturent pas trop le site. Loin d’un tourisme de masse, c’est un écotourisme durable et à échelle humaine que visent les instances de Marie-Galante. Caye Plate, Gueule Grand Gouffre, Anse du Coq, Anse du Vent, Morne Parsonne, Anse Piton, Anse Feuillard, Pointe de Tali, Trace des falaises… le patrimoine naturel de l’île se visite en famille ou en petit groupe, pour apprécier le calme et l’authenticité des paysages de l’île.

Préservée des impacts majeurs des activités humaines, la végétation naturelle pourrait se développer et gagner du terrain, recoloniser et fermer les paysages. Ce n’est pas le cas sur la côte rocheuse de Caye Plate. La faible épaisseur du sol en crête de falaises calcaires, la force régulière du vent marin, la sécheresse du climat sont autant de contraintes fortes pour la végétation indigène. Ici, les fourrés arbustifs ne sont pas un stade dans l’évolution de l’écosystème mais bien un point d’équilibre du milieu avec les éléments naturels. A bien des égards, la situation peut rappeler celle des falaises Nord-Est de la Grande-Terre. Cependant, les paysages de l’île aux cent moulins gardent une lumière et une sérénité qui leur est propre. Espérons que cela dure…

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020

Localisation