Point de vue n° 073
Pointe-à-Pitre, Boulevard Chanzy (97110)
Mots clés
Unité paysagère
Agglomération urbaine Pointe-à-Pitre/Abymes
Typologies spatiales
Espaces urbains
Thématiques
Reconquête et dévitalisation des centres-bourgs, Rénovation, réhabilitation urbaine, Infrastructures de déplacement, Affichage publicitaire, signalétique, réseaux aériens
Intentions photographiques
Au sortir de la rue Frébault, on est là à l'interface de la ville historique de Pointe-à-Pitre et de ses anciens faubourgs urbanisés au début des années 1960. Le boulevard Faidherbes faisant le lien (établissant une coupure ?) entre deux secteurs à l'urbanisme et à l'architecture bien distinctes, tous deux emblématiques de leurs époques.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Juxtaposition des modes urbaines et architecturales
Cette vue prise à l’entrée de la rue Frébault montre toute la diversité architecturale que l’on peut trouver à Pointe-à-Pitre. Toutes les strates y sont représentées : le pastiche d’architecture créole (au premier plan à gauche), l’urbanisme sur dalle des années 80 (au centre), les tours d’habitation de second plan et la nuée du mobilier urbain évoluant au gré des projets et des époques, lui aussi pour ajouter au foisonnement ambiant.
Le boulevard qui traverse la photo est le boulevard Chanzy, limite physique entre la vieille ville et son plan en damier avec les extensions modernes où chaque architecte a laissé son empreinte selon les époques et les fonctions.
L’absence d’homogénéité dans le mobilier urbain (candélabres, couleurs, formes …) ajoutent à la confusion où l’œil peine à se focaliser. Une charte urbaine et paysagère serait utile, sans uniformiser la ville, elle permettrait une certaine homogénéité.
L’« habitude » d’imposer des rez-de-chaussée commerciaux pourrait à terme devenir contre-productive et marquer négativement le paysage urbain. L’implantation des commerces au sol part du postulat qu’il est difficile d’habiter un rez-de-chaussée en pleine ville (avec la porte et les fenêtres donnant directement sur la rue, sans compter le bruit ambiant et le passage permanent des piétons) et que d’autre part, la ville concentrant les commerces il faut que ces derniers occupent tous les rez-de-chaussée. Mais, les années passant et les centres commerciaux s’implantant en proche périphérie (pour répondre au tout-voiture), l’attractivité de Pointe-à-Pitre diminue. Dès lors, certains rez-de-chaussée d’immeuble sont des linéaires de volets métalliques baissés. Quels usages auront-ils à l’avenir ? Doivent-ils coûte que coûte être des commerces quand bien même le commerce répond au marché et au subtil équilibre entre offre et demande ? Faut-il les reconditionner en logements ? En espaces collectifs ? Autant de questions pour lesquelles il faudra rapidement trouver des réponses pour éviter la désertification des centres-villes.
Jean-Christophe ROBIN,
urbaniste
avril 2020