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OPP Archipel Guadeloupe Observatoire photographique des paysages de l’archipel Guadeloupe

OPP Archipel Guadeloupe
République Française

Veille photographique de la dynamique des paysages emblématiques, exceptionnels et quotidiens de l’archipel de la Guadeloupe

Sainte-Rose, Beauvallon (97115)

Mots clés

Unité paysagère

Territoire cannier du Nord Basse-Terre

Typologies spatiales

Reliefs et massifs forestiers, Espaces ruraux

Thématiques

Agriculture et espaces vivriers, Dynamique des espaces naturels

Intentions photographiques

Accessible depuis la D18 qui relie Deshaies à Sainte-Rose depuis le lieu-dit Desbonnes, cet espace situé entre relief boisé et mer est d'une grande beauté paysagère. La canne a dans ce paysage toute son importance, tantôt ouvert comme c'est le cas ici, tantôt fermé (comme cela se présentera probablement lors des reconductions à venir...).
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère


Sur les terres d’un latifundia cannier

Le Chemin de Daubin traverse le bassin cannier de Poyen / Beauvallon, sur les hauteurs de la plage de Clugny. Ce sont les terres cannières les plus septentrionales de la Basse-Terre, au pied des reliefs forestiers du Piton de Sainte-Rose, facilement identifiable avec son antenne-relais. Comme sur les autres bassins canniers de l’archipel, le panorama offert ici en bord de route est largement soumis au cycle annuel de cette culture : quand elle est à maturité, la canne à sucre ferme totalement la vue, contraignant le regard dans une perspective étroite centrée sur la voie.

Le paysage agricole de Poyen / Beauvallon fonde sa qualité sur l’équilibre entre les vastes parcelles cultivées du premier plan et les reliefs boisés du Nord Basse-Terre en arrière-plan. La ripisylve de la Rivière du Vieux Fort, au cœur de la composition, ne gêne pas la lecture de cette confrontation puissante, se confondant avec les boisements des piémonts. Aucune construction ne vient perturber la structure de ce paysage.

L’homogénéité de ce foncier, aux mains d’un unique propriétaire, explique sans doute l’absence d’urbanisation diffuse ici. Pas non plus de déprise agricole ou de rotation ponctuelle des cultures ; le panorama est strictement inchangé entre 2016 et 2018. Mais pour combien de temps ? Un seul grand propriétaire terrien sur ce domaine cannier évite certes les petites transformations locales du paysage, mais ne met pas le site à l’abri d’un grand projet d’aménagement, un jour ou l’autre, peut-être…

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020

Localisation