Point de vue n° 038
Saint-Louis, Barre de l'ile, Grand Bassin (97134)

Date : 11/07/2016 à 09:37 - Campagne initiale
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9592 ° Nord
-61.2385 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
500
11
156

Date : 14/10/2017 à 08:55 - Reconduction partielle post cyclone Maria
Auteur : Pierre de CHAMPS
15.9592 ° Nord
-61.2385 ° Ouest
Nikon D750
Tamron SP 24-70 mm f/2,8 DiVC USD
35
400
125
11
156

Date : 20/07/2018 à 09:51 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9592 ° Nord
-61.2385 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
640
11
156

Date : 20/07/2021 à 08:22 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9592 ° Nord
-61.2385 ° Ouest
Fuji GFX 50R
GF 32-64mm F4 R LM WR
45
400
125
16
156
Mots clés
Unité paysagère
Le plateau des Bas de Marie-Galante
Typologies spatiales
Reliefs et massifs forestiers, Espaces ruraux
Thématiques
Agriculture et espaces vivriers, Infrastructures de déplacement, Dynamique des espaces naturels
Intentions photographiques
Depuis ce point de vue, le profil de la Barre de l'île, au pied de laquelle s'étirent de vastes étendues de champs de canne à sucre, est particulièrement lisible.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Au pied de la Barre de l’île
Le socle de Marie-Galante est constitué par un grand plateau calcaire de plus de 190 m d’épaisseur, reposant sur un substrat volcanique ancien qui n’est pas visible. Mais les îles des Antilles sont soumises à une activité sismique forte, capable d’engendrer de grandes cassures dans les socles géologiques, suivant un jeu de failles puissantes. Une de ces grandes failles coupe l’île de Marie-Galante et est à l’origine de l’affaissement de la partie Nord (« les Bas ») au pied de la partie Sud (« les Hauts »). Le dénivelé entre les deux blocs est important : plus de 130 m par endroits.
Cet escarpement brutal, très pentu (les cyclistes peuvent l’attester !), c’est ce qu’on appelle couramment la Barre de l’île. Elle structure fortement les paysages de la « grande galette », au point de constituer une limite entre unités paysagères. Elle n’est pas sans rappeler la Barre de Cadoue, dans le Nord Grande-Terre, qui partage une histoire géologique similaire même si les failles en jeu sont différentes.
Largement boisée, la Barre de l’île tranche avec les paysages agricoles situés de part et d’autre, par sa végétation autant que par son relief. Quand elles sont hautes, les cannes à sucre de Grand Bassin atténuent un peu la perception de l’escarpement, mais lors de la récolte, le contraste est saisissant entre le moutonnement dense des pentes forestières et les parcelles nues à leurs pieds. L’ouverture visuelle par-delà les champs laisse alors glisser le regard tout le long de la barre, jusqu’à l’arrière-plan du panorama.
Par ses dimensions impressionnantes et sa force dans le paysage, la Barre de l’île a un caractère très pédagogique pour qui s’intéresse à la géologie de la Guadeloupe. Elle est d’ailleurs identifiée comme l’un des 33 sites géologiques remarquables de l’archipel, inventoriés par le BRGM. De façon plus globale, la Barre de l’île est un exemple grandiose de l’importance des composantes liées au socle naturel dans la structure des paysages contemporains de Guadeloupe.
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
avril 2020