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OPP Archipel Guadeloupe Observatoire photographique des paysages de l’archipel Guadeloupe

OPP Archipel Guadeloupe
République Française

Veille photographique de la dynamique des paysages emblématiques, exceptionnels et quotidiens de l’archipel de la Guadeloupe

Campagne photographique post cyclone Maria

Après avoir impacté lourdement le cœur de la Dominique, l’œil de l’ouragan Maria est passé dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017 à 30 km au sud-ouest des côtes de la Guadeloupe.

Ce phénomène extrême (ouragan de classe 5 sur l’échelle de Saffir-Simpson) s’est accompagné de pluies torrentielles, de vents violents, avec des rafales plus importantes sur les hauteurs, et enfin d’une forte houle, dont les vagues de grande amplitude ont provoqué des submersions sur les parties basses du littoral.

Bien que les conséquences de cet événement météorologique ne soient pas comparables à celles subies par les îles du nord suite au passage de l’ouragan Irma quelques jours plus tôt, l’intensité de ses caractéristiques a occasionné des dégâts au niveau de l’archipel, davantage marqués dans le sud de la Basse-Terre et les îles du Sud. Certaines habitations, infrastructures ou mobilier urbain ont ainsi souffert de destructions, comme les espaces agricoles et naturels, modifiant de façon brutale les perceptions et les repères des paysages du quotidien.

Les milieux forestiers ont été notamment marqués par des couloirs d’accélération du vent, provoquant une impression d’inflammation de la couverture arborée et une modification de son aspect, de sa couleur (voir le point de vue de Valkanaers). L’arrachage de certains sujets et un effeuillage prononcé ont révélé en quelques heures des ouvertures visuelles dans les paysages, dégageant de nouvelles perspectives jusqu’alors non perçues par les habitants et offrant des ambiances différentes de l’avant.

Les plages et les milieux littoraux ont également été particulièrement touchés, de façon variable selon leur situation. Beaucoup de plages ont été impactées par une forte érosion et un recul du trait de côte assez net (voir la comparaison du point de vue de la plage de la Caravelle) pendant que certaines ont été, à l’inverse, concernées par un phénomène d’accrétion par un apport de sable. La perte de végétation, l’accumulation de déchets et de débris se sont accompagnés sur un certain nombre de lieux par un impact important sur la faune et en particulier sur les sites de ponte des tortues marines.

L’intérêt de mener une reconduction partielle de l’itinéraire de l’observatoire photographique des paysages de l’archipel Guadeloupe, peu de temps après le passage de cet épisode cyclonique, sur les points de vue les plus concernés a priori, est en particulier sous-tendu par l’observation de l’évolution de ces nouveaux horizons dévoilés et de la résilience du milieu naturel, qui marquera les séries chronophotographiques constituées à l’avenir.

Cette mission a été proposée au photographe indépendant Pierre de CHAMPS. Réalisée du 9 au 17 octobre 2017, elle a porté sur la reconduction de 40 points de vue de l’itinéraire de l’observatoire (à retrouver dans la galerie).

La comparaison de ces clichés avec la série initiale est saisissante. Elle offre la possibilité de mesurer la force des phénomènes météorologiques et de leurs impacts sur les paysages des zones tropicales. Ces images permettent également de partager, un peu, les sensations vécues pendant et après le passage de l’ouragan par la population, qui montre une extraordinaire forme de résilience - résistance face à ce type de menace.

Point de vue n°30 : plage de la Caravelle, Ste Anne (juillet 2016 / octobre 2017)

 
 
Point de vue n°81 : Champfleury, Gourbeyre (juillet 2016 / octobre 2017)

 
 
Photographies hors itinéraire de l’observatoire (octobre 2017) :

 

Route de Dolé, Gourbeyre / Centre-bourg, Deshaies
Plage de Pompierre / Pain de sucre, Terre-de-Haut