Point de vue n° 115
Saint-Louis, Route du Puit Temericourt (97134)
Point de vue sonore
Mots clés
Unité paysagère
Plaine littorale de Grand-Bourg
Typologies spatiales
Espaces urbains
Thématiques
Dynamiques de l’interface périurbaine, Infrastructures de déplacement, Affichage publicitaire, signalétique, réseaux aériens
Intentions photographiques
Ce lotissement que l'on imagine fraîchement livré ne semble pas encore habité. Désert pour l'heure, cet important ensemble d'habitations constitue le secteur urbanisé le plus avancé à l'est de la commune.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
(Point de vue issu de la réserve de l'observatoire. Sa reconduction photographique en 2018 n'a pas donné lieu à une reconduction de la prise de son)
Analyse paysagère
La nature maîtrisée
En périphérie urbaine, l’objectif devrait être d’insérer au mieux les projets dans le cadre bucolique et verdoyant environnant. Hélas, l’homme a besoin de maîtriser son environnement et donc de le modeler à son idée. Ainsi, les aires de stationnement sont en béton imperméable, matérialisées par une peinture et bordées par un liserai de béton. Si elles ont été faites ainsi c’est à coup sûr parce que le règlement d’urbanisme l’imposait. Aucune adaptation au cadre naturel, aucune spécificité selon que l’opération est en centre-bourg ou en secteur rural.
Sur la prise de vue de 2018, le paysage s’est retrouvé enlaidi avec la présence de l’éclairage solaire. Certes, l’initiative est louable mais le résultat en terme d’insertion paysagère est quelque peu raté. Là encore, il s’agissait de respecter une règle même si une fois transposée en milieu rural, on peut s’interroger sur sa nécessité. Cela dit, les oiseaux s’en sont accommodés et sont toujours là. Du haut des candélabres, ils peuvent toujours observer l’espèce humaine…
Sortir d’un modèle technocratique pour tendre vers un modèle adapté, souple et évolutif est un des défis à venir de l’urbanisme et de sa codification. Il faut passer de règlements dirigistes où la forme urbaine importait peu, en tout cas moins que de définir les terrains constructibles et non constructibles (le POS), à des outils opérationnels donnant un cadre d’intervention sans trop de règles strictes et déconnectées des réalités de terrain (le PLU). Il pourrait être par contre pertinent de réfléchir à des règles d’insertion des chauffe-eaux solaires sur les toitures qui en l’état sont des verrues inesthétiques.
Jean-Christophe ROBIN,
urbaniste
mai 2020