Point de vue n° 032
Sainte-Anne, Moringlane, Deshauteurs, Grands Fonds (97180)

Date : 09/07/2016 à 13:21 - Campagne initiale
Auteur : Sylvain DUFFARD
16.2525 ° Nord
-61.4331 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
640
11
157

Date : 17/07/2018 à 12:53 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
16.2525 ° Nord
-61.4331 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
800
11
156

Date : 16/07/2021 à 12:38 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
16.2525 ° Nord
-61.4331 ° Ouest
Fuji GFX 50R
GF 32-64mm F4 R LM WR
45
400
250
22
157
Mots clés
Unité paysagère
Grands-Fonds
Typologies spatiales
Espaces ruraux
Thématiques
Dynamiques de l’interface périurbaine, Infrastructures de déplacement, Affichage publicitaire, signalétique, réseaux aériens
Intentions photographiques
Le ciel occupe ici une place généreuse, en contraste avec certaines localités toutes proches situées dans les fonds. Diversité des styles architecturaux, des échelles de bâtis…
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
Balade sur les crêtes des Grands Fonds
Deshauteurs : section qui porte bien son nom, au point culminant du massif des Grands Fonds et de la Grande-Terre (Morne l’Escade, 129 m). Le bâti s’organise ici en crête du relief quand, plus à l’Ouest, il est le plus souvent dans les fonds. Mais ici comme ailleurs, traditionnellement, la limite n’est pas marquée entre le foncier privé et le domaine public. La pelouse des jardins se prolonge jusqu’en bord de bitume. L’absence de clôtures ou de murs d’enceinte laisse une impression d’espace, de liberté ; le regard file assez loin au-delà de l’emprise de la voie, divague entre les maisons ; tout l’inverse de l’oppression visuelle de certains lotissements.
Pas de trottoir, mais jusqu’à présent, les rares véhicules à emprunter les petites routes des Grands Fonds circulaient à une allure modérée, sans risque réel pour les piétons qui ont l’habitude de marcher sur la chaussée, comme l’attestent les photos de 2016 et 2018. Mais les choses changent ; les Grands Fonds ne restent plus à l’écart de la croissance des flux routiers et, pour contourner les embouteillages de la Riviera, nombre d’automobilistes passent par l’intérieur des terres. Les habitants des Grands Fonds regrettent le temps passé, quand les enfants pouvaient jouer en toute sécurité devant chez eux, sans s’exposer au passage d’une voiture et de son chauffeur pressé.
Les choses changent… de façon discrète à Deshauteurs. On perçoit à peine la maison qui continue à se construire, sans doute en « coup de main », en second rideau, sur la droite de la route. Le développement de l’urbanisation linéaire est fort dans les Grands Fonds, le long des innombrables routes et chemins qui sillonnent le massif. Ici, sur les hauteurs, le bâti s’implante sur les terrains presque plats de la crête, mais ailleurs les terrassements sont parfois importants, balafrant le paysage à grands coups de fronts de taille blancs au cœur des mornes verdoyants.
Le paysage des Grands Fonds se construit au jour le jour, maison après maison. Les situations socio-économiques des uns et des autres étant très différentes, la typologie et la taille des maisons le sont tout autant. Ainsi, à côté des anciennes cases en bois qui résistent tant bien que mal aux affres du temps, se dressent de grandes villas, aux formes et aux couleurs disparates. Quelques activités suivent cette urbanisation, ici un pizzaïolo, là un pressing ou un salon de massage. Malgré cette apparente « anarchie périurbaine », le paysage n’est pas dénué de charmes.
A ce jour, Deshauteurs conserve son âme, mais pour combien de temps encore ?
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020