Point de vue n° 037
Capesterre-de-Marie-Galante, Chemin des Galets, Morne Rita (97140)

Date : 11/07/2016 à 06:46 - Campagne initiale
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9047 ° Nord
-61.2041 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
400
10
151

Date : 14/10/2017 à 06:31 - Reconduction partielle post cyclone Maria
Auteur : Pierre de CHAMPS
15.9047 ° Nord
-61.2041 ° Ouest
Nikon D750
Tamron SP 24-70 mm f/2,8 DiVC USD
35
400
160
10
151

Date : 21/07/2018 à 06:43 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9047 ° Nord
-61.2041 ° Ouest
Canon EOS 5D Mark III
Canon 24-70mm f/2.8 série L II USM
35
400
160
10
151

Date : 20/07/2021 à 06:36 - Campagne de reconduction complète
Auteur : Sylvain DUFFARD
15.9047 ° Nord
-61.2041 ° Ouest
Fuji GFX 50R
GF 32-64mm F4 R LM WR
45
800
125
13
151
Mots clés
Unité paysagère
Terrasses des galets
Typologies spatiales
Reliefs et massifs forestiers, Espaces ruraux, Espaces littoraux
Thématiques
Agriculture et espaces vivriers, Dynamique des espaces naturels
Intentions photographiques
À la sortie nord de Capesterre-de-Marie-Galante, après avoir dépassé le lieu-dit Capharnaüm, le chemin des Galets longe une vaste pâture située en bord de mer. L'observation des formations végétales en présence nous renseigne sur les âpres conditions de vie que doivent connaître hommes comme bêtes en ce lieu pourtant d’une grande beauté.
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)
Analyse paysagère
A la terrasse de Rita
Les paysages de landes côtières sont rares en Guadeloupe. Le secteur des Galets, à l’Est de Marie-Galante, est donc singulier. Les anciennes cultures d’indigo et de coton, installées ici à la fin du 17e siècle, ont laissé place aux prairies. Les embruns et la sécheresse du climat maintiennent la végétation rase. Quelques cocotiers poussent difficilement entre les touffes de cactus-cierges et les bosquets épars, couchés par le vent.
Au cœur des pentes boisées du Morne Rita qui domine les prairies côtières, une grotte abrite des vestiges amérindiens de grande valeur archéologique, témoins d’une occupation humaine du site bien avant les colons européens.
Le caractère sauvage et pittoresque du lieu saisit le visiteur dès qu’il passe l’escarpement boisé des falaises-fossiles pour arriver sur les terrasses littorales des Galets. Certains peuvent se sentir mal à l’aise dans ce paysage dénudé où seuls quelques cabanons et les ruines des anciennes indigoteries rappellent explicitement la présence de l’homme ; d’autres au contraire y voient un espace de liberté, à l’écart des pressions urbaines.
Plus loin, les haies de Poiriers pays forment un « bocage » unique en Guadeloupe. Malgré l’isolement géographique du site et la faible pression démographique sur l’île aux cent moulins, ce paysage singulier et remarquable n’est pas totalement exempt de constructions nouvelles qui s’établissent ça et là au pied des pentes boisées. L’ancienne décharge communale reste encore une entaille dans le paysage naturel de la côte, au Nord du secteur.
Mais c’est finalement le recul des activités pastorales qui représente la plus forte menace sur ce paysage, réduisant la pression de pâturage sur les parcelles qui sont progressivement recolonisées par les arbres forestiers. Les lignes du bocage s’effacent au fur et à mesure. La nature reprend doucement ses droits sur ces terres aménagées par l’homme il y a un peu plus de 3 siècles. Cette évolution, qui semble inéluctable plus au Nord des Galets, n’est pas encore perceptible sur les prairies du Morne Rita.
Emmanuel BRIANT,
paysagiste
mai 2020