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OPP Archipel Guadeloupe Observatoire photographique des paysages de l’archipel Guadeloupe

OPP Archipel Guadeloupe
République Française

Veille photographique de la dynamique des paysages emblématiques, exceptionnels et quotidiens de l’archipel de la Guadeloupe

Terre-de-Haut, Centre bourg, Impasse Morne Caret (97137)

Mots clés

Unité paysagère

Terre-de-Haut et les îlets

Typologies spatiales

Reliefs et massifs forestiers, Espaces urbains, Espaces littoraux

Thématiques

Reconquête et dévitalisation des centres-bourgs, Dynamiques de l’interface littorale, Patrimoine historique et culturel, Affichage publicitaire, signalétique, réseaux aériens

Intentions photographiques

Cette vue interroge la densité de l'urbanisation en ce secteur de l'île. Les rythmes et motifs paysagers nous disent la pression exercée sur cette portion du territoire saintois : successions d'enceintes, de murs, terre retournée au premier plan, morne arrasé du côté de l'aérodrome, mornes privatisés systématiquement rendus inaccessibles au marcheur,…
(Sylvain DUFFARD, septembre 2016)

Analyse paysagère


Densité et harmonie urbaines

Le point de vue illustre la densité urbaine du bourg de Terre-de-Haut, reflet de la forte densité de population de la commune, avec 261 hab./km². Cette forte densité n’est pas nouvelle, la population n’ayant augmenté que de 6% en 50 ans (de 1968 à 2016) ; c’est 5 fois moins que la moyenne régionale. D’une certaine manière, si le bourg est aussi dense c’est aussi parce que l’urbanisation diffuse est faible sur les mornes qui ponctuent l’île, et absente des îlets sauvages. Entre 2016 et 2018, maison par maison, le bourg poursuit sa construction, remplissant les rares parcelles encore vides.

Paradoxalement, cette photo démontre aussi les qualités du tissu bâti de Terre-de-Haut, avec une même couleur pour toutes les toitures et une harmonie dans la typologie architecturale des maisons. Ailleurs en Guadeloupe, l’hétérogénéité des formes et des couleurs aurait ajouté une bonne dose de confusion à ce paysage urbain dense. Ici, la qualité paysagère est le résultat d’un règlement d’urbanisme strict, encadré depuis 1986 par la procédure de Site Inscrit qui couvre l’intégralité de la commune. Ces efforts doivent se poursuivre ; on pourrait envisager l’enterrement des réseaux aériens par exemple.

Reste la grande balafre créée, dans le relief de l’île, par l’aménagement de la piste de l’aérodrome, inaugurée en 1968. En 5 décennies, la végétation n’a pas réussi à recoloniser la forte pente du talus où la couche de terre superficielle a été supprimée lors des travaux de terrassements. Sans sol fertile et sous le climat sec des Saintes, la dynamique naturelle n’a pas permis la cicatrisation écologique et paysagère de cette infrastructure majeure de la commune, utile à tout l’archipel des Saintes.

Emmanuel BRIANT,
paysagiste
avril 2020

Localisation